Le Ben-day, inventé en 1879, doit son nom à l’illustrateur et imprimeur américain Benjamin Henry Day, Jr. (1810-1889).

Le document annoté pour la mise en couleur et le résultat imprimé
Entête pour une double-page de publicité d »un magasin Leclerc dans Info Magazine (édition de la Corrèze) en 1991.

Mais c’est quoi le Ben-day ?

La technique du Ben-Day est fondée sur la séparation manuelle des couleurs. Ce procédé d’impression consiste à superposer les trames des quatre couleurs primaires afin d’obtenir une nouvelle couleur. Ainsi un magenta 30 % donne un rose pâle qui, mélangé avec un jaune d’un pourcentage équivalent, peut, par exemple, devenir un ton chair…

De cette façon, pour chaque couleur, je peux rajouter une seconde teinte, une troisième…ou plus si je veux rendre fou mon imprimeur qui les rassemble sur les quatre épreuves… L’association de ces pourcentages de couleurs primaires donnent un résultat sans dégradé. À la différence des trames en demi-tons, utilisées notamment en offset, le diamètre et la distribution des points Ben-day restent constants.

Beaucoup utilisé il y a quelques années, avant l’informatique, le Ben-day est une alternative sympa, moins onéreuse -mais chronophage- à la photogravure. Je l’ai pratiqué durant des années afin de donner à mes illustrations un aspect net aux couleurs franches.

Un Ben-day de huit calques réalisé en 1991 pour Info Magazine Limoges
Le résultat final qui compile les huit calques

Le comment du pourquoi

Il me suffit de fournir à l’imprimeur le dessin de base en noir et blanc. Sur un calque ou une copie séparée, j’indique les couleurs qui apparaîtront sur le dessin.
Dans la plupart de mes dessins pour la presse gratuite, je me suis servi d’un guide des références de couleur établi par l’imprimerie. Chaque couleur et ses dérivés tramés étant identifiés par un numéro.
Pour le document Chaleur d’été, j’ai indiqué sur une copie les valeurs de trame à appliquer. Finalement (comme dans le document ci-dessus Coup de balai sur les prix) j’ai réalisé moi-même les calques correspondants à ces couleurs. J’aurais très bien pu les simuler à l’aide d’une trame de transfert mécanique. Mais là encore, le coût de l’opération se serait révélé dissuasif.

Certains dessinateurs, comme Joost Swarte, Yves Chaland, Chris Ware et nombre de mangakas ont utilisé cette technique pour la BD. Le peintre Pop Art Roy Lichenstein s’en est inspiré et vous pouvez aussi en voir quantité de jolis exemples dans le dessin animé Spider-man new-generation en 2018.

Pour en savoir plus sur l’utilisation du Ben-day en BD, reportez-vous à l’article de Gilles Ciment sur neuvième Art 2.0.