Le quotidien américain THE NEW YORK TIMES, par la plume de l’editor James Bennet, a annoncé la disparition des cartoons éditoriaux quotidiens à partir du 1er juillet 2019. Jason Chatfield, le président de la National Cartoonists Society, a répondu le 12 juin suivant. Il argumente que le cartoon éditorial -qui remonte aux images des pamphlets de Benjamin Franklin et aux travaux de Thomas Nast au XIXe siècle- est un des pans de l’histoire des USA et que c’est également une profession « – qui nourrit non seulement les conversations nationales et internationales, mais aussi et surtout, des familles. Dans cette période critique de l’histoire où la compréhension politique est plus nécessaire que jamais et où les dessinateurs disparaissent peu à peu des journaux (…) nous risquons de perdre bien plus que la capacité de débattre et de converser ; nous perdons notre capacité à grandir en tant que société. »

Il termine son intervention dans le NEW YORK TIMES en implorant la direction du quotidien de revenir sur sa décision et de rétablir les cartoons éditoriaux dans toutes ses éditions, imprimées et en ligne. Malheureusement, sous la présidence Trump, de nombreux autres quotidiens pratiquent la censure et se débarrassent de leurs dessinateurs sous divers prétextes.
LIBÉRATION a consacré plusieurs pages à ce sujet dans son n° du 23 juin 2019.
Une info qui sera (peut-être) reprise dans le prochain numéro de HOP !
M.-A. D.

«- Il y a un siècle, la presse employait plus de 2.000 cartoonists éditoriaux à plein temps. Aujourd’hui, ils sont moins de 25. Aux USA, cette profession est morte. Si c’est la votre et que vous voulez en vivre, changez d’horizon ou de métier.»

Ted Rall, CARTOONIST

Sources : The Daily cartoonist

Image : Many Roles of Theodore Roosevelt par William Charles Morris dans le SPOKESMAN REVIEW (1908)